Typographiquement correct

Depuis quelques années, un auteur n'a plus besoin de la permission d'un éditeur pour faire imprimer son chef-d'oeuvre. Grâce à l'automatisation, il suffit de télécharger un fichier pdf techniquement correct sur l'un des nombreux sites internet et faire imprimer un ou des centaines exemplaires pour quelques euros / pièce : le book on demand.

C'est au moment de fignoler la mise en page que l'on s'aperçoit que le bon dieu de l'écriture n'a pas deux têtes mais trois : de l'orthographe, de la grammaire ET de la typographie. Concernant la typographie, un aspect que l'amateur trouve difficile est la « justification » (sous-entendu gauche droite). Afin d'obtenir l'alignement à droite, un traitement de texte ajoute bêtement des espaces supplémentaires entre les mots et le résultat n'est jamais beau à voir ; la toute dernière version de Word de Microsoft fait un peu mieux paraît-il ? Mais il existe des logiciels bien meilleurs qui ne coûtent rien. Comme le compositeur humain d'antan, un logiciel de PAO obtient une justification impeccable en insérant savamment des espaces de largeur variable entre les lettres et les mots « l'inter-lettrage ». De plus, un logiciel peut ajuster la largeur des caractères de certaines polices « fontes ». C'est la différence entre un document de bureau et une publication soignée.

Pour les autres aspects de la mise en page, un banal logiciel de traitement de texte fournit les moyens. Mais obtenir une présentation conforme et uniforme dans tous ses détails demande beaucoup de patience.

Cela dit, un écrivain peut être plus à l'aise en rédigeant son bouquin avec un traitement de texte qu'un logiciel de composition. Nous utilisons le « Writer » du puissant « LibreOffice » (LO), un dérivé de « OpenOffice », gratuit et open source ( https://fr.libreoffice.org/). Malgré quelques manquements, ces deux grandes applications sont plus qu'adéquates pour la majorité des utilisateurs dans notre domaine. Les développeurs ne se sont pas cassé la tête pour la justification et d'autres fonctions de mise en page. Par contre, on dispose d'extensions pour l'exportation de documents au format « eBook » et vers le logiciel ultra-puissant de rédaction et de composition « LaTeX ».

« LaTeX » est vieux : c'est une application markup  (à balises, qui rappel des souvenirs de bureau de certains entre nous, mais pas comme le html de l'internet). Le moteur (ou noyau) date de 1977, avec quand même un rafraîchissement en 1994. Il a été conçu par des universitaires pour les publications mathématiques mais a été adopté depuis par pratiquement toutes les universités du monde pour toutes sortes de publications. Le noyau, fiable à toute épreuve, fonctionne à l'aide de modules (packages) que l'on déclare en fonction des besoins. La commande de module « \usepackage[french]{babel} » assure la conformité aux normes de l'Imprimerie nationale (...'n' minuscule pour faire moche...), tout en fournissant les moyens de passer outre le pire des affres de cette dernière. Notamment, les espaces insécables associés  à la ponctuation, qui doivent être de largeurs diverses et variées, sont insérés automatiquement. C'est la peine de regarder la documentation de babel pour voir le niveau de rigueur de l'ensemble du « LaTeX » :

http://www.ctan.org/tex-archive/macros/latex/contrib/babel-contrib/french

Réputé difficile, « LaTeX » peut même paraître capricieux pour un utilisateur occasionnel (des lignes qui débordent la marge droite…), mais on peut tout faire avec ! Et l'aide disponible sur internet est pléthorique. Si des gens aux alentours de Dourdan souhaitent un petit coup de main, nous leur conseillons d'installer la même configuration que nous. Installer d'abord « TeX Live » (http://fr.wikipedia.org/wiki/TeX_Live) et après avoir donné un coup de botte à l'ordinateur, installer le logiciel de rédaction et de visualisation « TeXstudio » (http://texstudio.sourceforge.net/). TeXstudio est l'un parmi d'autres front end  disponibles pour LaTeX.

L'autre grand logiciel de PAO dans notre domaine est « Scribus » (http://wiki.scribus.net/canvas/Page_principale). Alors que « LaTeX » est plus simple à utiliser pour la mise en page d'un roman, « Scribus » est indiqué surtout pour les montages compliqués, y compris l'habillage du texte autour des images. Il est aussi un bon choix pour faire la couverture d'un livre.

Enfin, ces logiciels fonctionnent aussi bien sur « Windows » et « Mac » que sur les systèmes d'exploitation « Linux ». Des distributions de Linux très faciles à utiliser, gratuites et sans virus fonctionnent parfaitement sur tout PC. C'est le moyen de recycler votre vieux ordinateur.